Bref !, Sur le fil

Les arrêts de travail et la novlangue de l’assurance maladie.

« L’arrêt de travail, seul votre médecin sait si votre état de santé le nécessite ou pas » : on se demande à quoi sert cette  campagne que vient de reprendre l’assurance maladie. Tout le monde sait que c’est le médecin qui prescrit les arrêts de travail et qu’on ne se met pas soi-même en arrêt, contrairement à ce que laisse entendre le spot que j’ai entendu sur France Inter ce matin. Si encore elle avait affirmé, comme pour les antibiotiques, « l’arrêt maladie, c’est pas automatique », pour casser une idée reçue chez les patients comme chez les médecins. Car c’est vrai que ce n’est pas toujours la meilleure solution thérapeutique, même si les médecins sont souvent démunis face aux souffrances qu’ils constatent chez leurs patients, sans oublier les arrêts de complaisance contre lesquels il faut évidemment continuer à lutter.

Tout cela sent la novlangue et les éléments de langage qui cherchent à faire « passer la pilule ». Car dans le même temps, l’action de l’assurance maladie pour diminuer les arrêts de travail n’a pas attendu le vote improbable d’un PLFSS mal parti. Elle passe par la mise sous objectifs (MSO), une approche purement statistique, qui « propose » au médecin dont les taux d’arrêts de travail sont supérieur à la moyenne de ses confrères, à revenir à celle-ci, sous menace de sanctions financières. Sans considération des caractéristiques de la patientèle. On est loin de la « maîtrise médicalisée ».  Une procédure refusée par les syndicats médicaux, notamment MG France.

Paris, Croulebarbe, le 26 août 2025

 

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