Les antibiotiques c’est pas automatique ! C’est par ces mots qu’a commencé le journal de 7h30 de ce jour sur France Inter. Moment de fierté pour moi de voir que le slogan que j’avais choisi il y a plus de vingt ans pour lancer la campagne pour le bon usage des antibiotiques est resté dans les mémoires. Une campagne qui avait eu un certain succés pour réduire la surconsommation d’antibiotique et donc les antibiorésistances.
Hélas ce rappel n’annonçait pas la reprise de la baisse de la surconsommation humaine, mais celle des animaux d’élevage sur la base des données les plus récentes de l’Anses. Tant mieux parce que celle-ci contribue aussi à exercer la pression de sélection sur les bactéries qui contribue à développer des gênes d’antibiorésistance qui peuvent ensuite être transmis aux bactéries pathogènes pour les humains.
Mais ce que ne dit le reportage c’est que les antibiotiques n’étaient pas uniquement utilisés en élevage à des fins thérapeutiques et préventives, mais aussi comme facteurs de croissance. Et c’est principalement cette utilisation, qui était la plus importante il y a trente ans et qui est aujourd’hui interdite, qui a diminué sur la longue durée. D’ailleurs la consommation à des fins thérapeutiques pour les animaux domestiques a beaucoup moins diminué.
En revanche, pour les humains, « les antibiotiques redeviennent un peu trop automatiques », comme a titré il y a une semaine la quasi-totalité de la PQR. Cherchez l’erreur.
Paris, Croulebarbe, le 20 novembre 2023
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