Lu dans Localtis ce lundi, Marc Fesneau a dévoilé vendredi dévoile son « pacte » pour l’agriculture , qui devait être d’orientation et d’avenir agricole, mais ramené au seul renouvellement des générations en agriculture.
D’après le dossier de presse le pacte comporte quatre axes dont le premier consiste à « réconcilier agriculture et société » : « ce Pacte d’orientation doit par conséquent être celui de la confiance et de la compréhension mutuelle entre agriculture et société » y lit-on. Une idée que j’avais moi-même développée dans mon rapport sur la Prévention du mal-être et du risque suicidaire en agriculture.
Quelle déception quand j’ai regardé les actions qui étaient prévues sous cet item. Je les reprends ici :
- Lancement d’une campagne nationale de communication sur les métiers du vivant
- Lancement d’un programme national d’orientation et de découverte des métiers du vivant
- Mise en place d’un évènement annuel fédérateur autour de l’alimentation saine et durable et de la nutrition, dans le cadre de la stratégie nationale pour l’alimentation, la nutrition et le climat
- Améliorer la protection du consommateur et sa confiance en notre alimentation en déployant la police unique de sécurité sanitaire des aliments
- Lancement d’une réflexion sur la refonte de la gouvernance de nos politiques agricoles
- Renforcer les connaissances, le suivi et le pilotage des ressources en biomasse en s’appuyant sur le rôle clé de l’agriculture dans la décarbonation de l’économie.
Autrement dit l’essentiel va consister à démontrer aux citoyens que « l’agriculture c’est bien », pour redorer son blason dans l’opinion ; on y ajoute une réflexion sur la gouvernance et sur l’évaluation de la contribution de l’agriculture à la lutte contre le réchauffement, dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle ne révolutionnera pas les conditions d’élaboration de la politique agricole.
Tout autre était la méthode que j’avais préconisée avec la proposition d’une consultation publique organisée par le Cese de façon à réconcilier l’agriculture et la société, non pas en expliquant qu’elle se trompe, mais en s’appuyant sur un dialogue citoyen où les uns et les autres s’écoutent sur leurs attentes et leurs contraintes ; et en sortant des débats agricolo-agricoles. Comme d’habitude c’est la pédagogie qui est en cause, pas la politique qui est conduite.
Paris, Croulebarbe, le 18 décembre 2023
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