Chronique d’une défaite annoncée ? « Crise agricole. Et à la fin c’est l’écologie qui perd » titre Libé de ce jour. Mais finalement est-ce vraiment l’agriculture qui a gagné ? Rien n’est moins sûr.
Le problème c’est qu’en traitant le problème à chaud et pour mettre fin à un mouvement qui devenait dangereux à l’approche du salon de l’agriculture et des élections européennes, l’exécutif a été contraint de céder sur les exigences environnementales, sans pour autant régler les problèmes de fond.
Je ne peux que regretter que ma proposition d’une consultation citoyenne sur la conciliation entre agriculture et écologie pour renouer le dialogue entre l’agriculture et le reste de la société »[1] n’ai pas été retenue. Je ne sais si cela aurait permis d’éviter la crise, mais cela aurait eu au moins l’avantage d’introduire de la nuance dans un débat qui s’est hystérisé. Et d’éviter, pour éteindre l’incendie, de régresser sur un certain nombre de mesures agroécologiques peut-être mal calibrées mais indispensables, comme le programme Ecophyto.
Puisse les conditions de sortie de cette crise qui a montré à quel point la question environnementale est aujourd’hui la question centrale de la politique agricole, être l’occasion de reprendre l’idée.
Paris, Croulebarbe, le 2 février 2024.
[1] Dans mon rapport sur la Prévention du mal-être et du risque suicidaire en agriculture
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