Bref !

Le « Professeur » Raoult a encore frappé.

A l’école on peut apprendre, mais il faut aussi apprendre à apprendre, et celui qui veut devenir professeur devra même apprendre à apprendre à apprendre.

Philippe Geluck Le Chat a encore frappé.

Ma lettre ouverte au Professeur Raoult, il y a trois ans, m’a valu sur ce blogue le plus grand nombre de lecteurs en aussi peu de temps, et aussi des procès en incompétence de la part de nombre de ses soutiens : en fait, je ne me prononçais pas du point de  vue médical, mais au regard de ses compétences revendiquées en épistémologie.

Depuis il y a eu les rapports, de l’Igas et de l’ANSM, qui ont montré ce à quoi pouvaient conduire les principes d’action revendiqués, que ce soit en termes de gouvernance, de relations sociales, de respect de l’éthique de la recherche et surtout de qualité scientifique de ses travaux ; mais après son Autobiographie de « mâle alpha » au « potentiel hors du commun » et sa promotion dans la grande émission scientifique d’Hanouna, TPMP, le « pseudo-génie autoproclamé »  a encore frappé en publiant, avant toute relecture par les pairs, une étude sur les effets de sa potion magique, l’hydroxychloroquine, sur plus de 30 000 patients pris en charge pour le Covid par l’IHU, et ce au mépris de toutes les règles éthiques et scientifiques.

Le problème est, qu’une fois de plus, tout cela alimente les doutes complotistes sur les conclusions des études scientifiques, basées principalement sur les essais cliniques, et ce d’autant que l’excellent professeur utilise des arguments qui sont loin d’être tous faux sur les stratégies de lobbying de l’industrie pharmaceutiques.

Il y aurait pourtant une solution pour analyser les effets non prévus, positifs ou négatifs, des molécules, comme prétend l’avoir fait le professeur sur ses 30 000 patients : c’est de généraliser les études post-AMM pour analyser les effets en utilisation réelle des médicaments, comme j’avais voulu le faire à la Cnam il y a 20 ans en créant, avec Lucien Abenhaim, un Groupement d’intérêt scientifique pour cela et qui a disparu peu après mon départ. Les techniques d’analyse des bases de données massives (big data) permettraient aujourd’hui de le faire dans de bien meilleures conditions. Yapuka.

Paris, Croulebarbe, le 28 mai 2023.

 

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